Skip to content Skip to footer

Le pôle religieux : église et cimetière

Image provenant du SPW
Image provenant du SPW

Les vestiges du bâtiment religieux, axé est/ouest, sont rapidement apparus à proximité du coude formé par le ruisseau Saint-Jean. 

Il s’agit de murs et de niveaux de circulation (sol, trottoir, terre battue). Les maçonneries sont pour l’essentiel composées de moellons de grès et plus rarement de pierre de Gobertange, liés au mortier de chaux. En certains endroits, les moellons ont été récupérés après l’abandon de l’édifice. Les sondages profonds réalisés au sein de l’édifice révèlent que certaines élévations de murs sont conservées sur plus de 80 cm de hauteur et que l’édifice a connu au minimum quatre niveaux de circulation distincts.

L’analyse des vestiges distingue trois phases chronologiques.

La première est une chapelle mononef (1), c’est-à-dire une église composée d’une seule nef, sans bas-côtés (mesurant 8,38 m sur 18,97 m), à chœur quadrangulaire et à abside hémicirculaire. 

Elle sera dans un second temps agrandie vers le nord par l’aménagement d’un second vaisseau, portant ses dimensions à 11,08 m sur 18,97 m (2).

La troisième phase d’aménagement consiste en la reconstruction complète du chœur, en un agrandissement de l’édifice vers l’est et en la construction d’une abside pentagonale (3). Enfin, un porche hors œuvre sera, à une époque encore indéterminée, accolé au mur gouttereau sud, devant l’entrée de la chapelle (4). Un étroit chemin de pierres permettait le passage entre ce porche et le chemin Saint-Jean.

Image provenant du SPW
Image provenant du SPW
Image provenant du SPW
Image provenant du SPW

Les limites du cimetière, et donc sa surface et son importance, restent inconnues.

Actuellement, ce sont plus de 120 sépultures qui ont été soigneusement dégagées, dans et autour de l’édifice religieux. Certains cercueils sont déposés sur les niveaux de destruction des murs et des sols de l’édifice, indiquant que l’utilisation du cimetière a perduré alors que la chapelle était en phase de destruction. Les creusements des sépultures sont de plan trapézoïdal, plus rarement rectangulaire. Ils sont orientés est/ouest, et leurs dimensions variables prouvent qu’ils sont prévus pour recevoir des défunts adultes, des enfants et des bébés voire des fœtus (appelés individus « immatures » dans le jargon des anthropologues). Les observations archéologiques et anthropologiques permettent de déterminer que les corps ont été déposés dans des cercueils, simplement enveloppés dans un linceul ou encore mis en cercueil enveloppés d’un linceul. Ils sont le plus souvent placés couchés sur le dos (en décubitus), avec les mains croisées sur le bassin ou, moins fréquemment, les bras le long du corps ; dans de rares cas, les chevilles sont croisées. Les sépultures le plus récentes sont assez mal conservées, ce qui s’explique par le fait qu’elles sont très proches du niveau de circulation actuel.

Les contenants (cercueil ou linceul) sont surtout identifiés par les contraintes subies par les squelettes. Des clous en fer et des traces ligneuses foncées permettent dans quelques cas de confirmer la présence d’un cercueil, et quelques fines aiguilles en alliage de cuivre celle d’un linceul. Les sépultures les plus anciennes, et donc les plus profondément enfouies, ont révélé des ossements et des cercueils en bois bien mieux conservés, en raison de la présence proche de la nappe phréatique.

En effet, le bois et les os, tout comme les autres matériaux organiques, se conservent très bien dans un milieu gorgé d’eau, pauvre en oxygène (dit milieu anaérobie). Les types de cercueils actuellement reconnus sont soit trapézoïdaux, soit rectangulaires, avec un couvercle soit parfaitement plat soit en bâtière. De rares cas de couvercle peint ont été identifiés. Les décors conservés sont de couleur noire, blanche, verte et rouge. Ils sont soit géométrique, soit cruciforme. Dans quelques cas, les fibres des cordes ayant servi à descendre les cercueils dans leurs vastes creusements sont encore visibles.

La quasi-absence d’objet céramique caractéristique au sein du complexe religieux ne permet pas de proposer une chronologie absolue des vestiges. Toutefois, au vu des très rares tessons récoltés, les éléments actuellement fouillés semblent remonter jusqu’au 15è siècle.