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Un bref aperçu des sources archivistiques

L’histoire du hameau d’Huppaye est fortement liée à celle de la commune de Jodoigne dont il dépend jusqu’en 1795.

Vers 1173, le comte Gilles de Duras assigne aux Hospitaliers la dîme d’Huppaye et d’autres terres conférant ainsi des revenus stables à l’ordre. Dès lors, les religieux y construisent leur maison connue plus tard sous le nom de « cense de Chantraine » (Les érudits du 11è siècle affirme que le toponyme Chantraine signifie lieu où chante la Grenouille). D’après Hanon de Louvet, auteur de l’Histoire de la ville de Jodoigne, la maison des Hospitaliers, construite sur la terre de Rainfroid, en rive gauche du ruisseau Saint-Jean, constitua pendant longtemps le centre du hameau. Au 13è siècle, la maison devient le siège d’une commanderie. Durant les 14è et 15è siècles, les Hospitaliers d’Huppaye prennent une place de plus en plus importante au sein de l’ordre et du duché du Brabant. Nommés baillis d’Avalterre, les religieux deviennent également les conseillers du duc de Brabant. De ce fait, dès la fin du 15è siècle, ils délaissent de plus en plus la commanderie de Chantraine pour Louvain. Finalement, ils s’installent à Vaillampont dans la seconde moitié du 17è siècle. Malgré cet abandon au cours du 15è siècle, Chantraine est considérée comme l’une des commanderies les plus anciennes et les plus importantes que l’ordre hospitalier possédait en Belgique.

Seigneurs importants d’Huppaye, les Hospitaliers détiennent dans le hameau de nombreux biens et droits. Parmi ceux-ci, ils disposent de la collation de la chapelle Saint-Jean-Baptiste dont les fouilles archéologiques ont mis au jour les vestiges. Cette chapelle, doit sans doute son origine à cet ordre religieux. Il y avait alors deux chapelles dans le hameau de Huppaye : la chapelle conventuelle, dans la commanderie, et la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Malheureusement, aucun acte ne nous apporte d’informations concernant sa date de fondation. Elle est mentionnée pour la première fois dans le pouillé du diocèse de Liège de 1457-1462 (suivant nos recherches archivistiques actuelles). Cette chapelle dépend de la paroisse Saint-Médard de Jodoigne jusque 1600, date à laquelle elle est élevée au rang de quarte-chapelle. Une quarte-chapelle est une église paroissiale de maigre revenu puisqu’elle ne payait que le quart de la taxe dû par une église paroissiale ordinaire à l’évêché. Vers le milieu du 17è siècle, plusieurs visites témoignent que la chapelle est dans un état déplorable. Malgré quelques travaux, la situation demeure quasiment inchangée au 18è siècle. La construction d’un nouvel édifice devient alors essentielle. S’il est d’abord question d’agrandir la chapelle de la commanderie de Chantraine pour accueillir les paroissiens, il est finalement décidé de construire un nouvel édifice de culte à mi-chemin entre Chantraine et la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Dans la seconde moitié du 18è siècle, les deux édifices de culte sont désaffectés : l’église d’Huppaye est détruite et son cimetière est utilisé comme pépinière tandis que la chapelle Chantraine est transformé en grange.

Si le développement d’Huppaye doit beaucoup à la présence de la commanderie des Hospitaliers, il ne faut pas oublier que d’autres acteurs y ont joué un rôle important du 12è au 15è siècle. En effet, laïques comme religieux détenaient des biens et des droits au hameau d’Huppaye, et ont par conséquent, participé au rayonnement de celui-ci. Les grandes familles de seigneurs, y établirent des fermes ou censes qui marquèrent durablement le paysage d’Huppaye : tel est le cas de la cense du Grand Château ou de Fauconval. Parallèlement, plusieurs communautés religieuses procédèrent de la même manière en élevant des fermes importantes dans ou à proximité d’Huppaye. Ainsi les fermes du Stocquoi et de Grindael dépendant respectivement de l’abbaye d’Opheylissem et du prieuré de Groenendael.